Selon Le Monde (rubrique Pixels), dans le cadre d’une enquête collaborative internationale (« Data Brokers Files »), le journal a montré qu’il est possible, via des données publicitaires facilement accessibles, d’identifier avec certitude ou forte probabilité des personnels d’entités sensibles en France, de retrouver leur domicile et de déduire leurs habitudes.
• Nature du problème: exposition de données de localisation issues de l’industrie publicitaire (adtech), collectées à partir de smartphones puis revendues par des data brokers. Ces données peuvent être précises à quelques mètres, permettant un suivi fin des déplacements. 📱📍
• Impact: identification potentielle de plusieurs dizaines de salariés ou fonctionnaires sensibles, révélant domicile, identité et habitudes, et mettant en danger leur sécurité, celle de leurs proches et de leurs services. Sont concernés: officiers de renseignement, personnels de protection des hautes personnalités, policiers d’élite, GIGN, militaires (notamment sur des bases liées à la dissuasion nucléaire), cadres de l’armement, personnel pénitentiaire, salariés de centrales nucléaires.
• Cause systémique: une industrie publicitaire boulimique, opaque et hors de contrôle qui extrait massivement des données personnelles et revend des données de déplacement. Sans hygiène numérique rigoureuse, il est difficile d’y échapper.
• Contexte et partenariats: l’enquête confirme et approfondit des révélations de Franceinfo, et s’inscrit dans une collaboration entre Le Monde, L’Echo, Netzpolitik.org, BNR et BR. Elle fait écho à des travaux précédents sur le suivi de responsables de l’UE par des données de géolocalisation et sur l’écosystème des data brokers.
Type d’article: Enquête de presse visant à documenter l’ampleur et les risques d’un écosystème de données publicitaires permettant la désidentification et la surveillance de personnels sensibles.
🔗 Source originale : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/12/10/espions-policiers-ou-militaires-d-elite-francais-trahis-par-les-donnees-publicitaires-de-leurs-smartphones_6656694_4408996.html