Dans une récente actualité, Andy Yen, le patron d’un service de courrier électronique et de Cloud comptant 100 millions d’utilisateurs, s’oppose à la tentative d’espionnage de la Confédération. Il est clair que Yen est fermement contre toute forme d’espionnage qui compromettrait la sécurité et la confidentialité des données de ses utilisateurs.
Le géant genevois des services cryptés Proton (mail, cloud, VPN) envisage de quitter la Suisse si la réforme de l’Ordonnance sur la surveillance des télécommunications (OSCPT) est adoptée. Cette réforme, actuellement en consultation jusqu’au 6 mai, renforcerait les obligations de collecte et de transmission des métadonnées des utilisateurs à la police fédérale (SCPT), et ce en temps réel.
Andy Yen, fondateur de Proton, dénonce une évolution qui rendrait la législation suisse plus intrusive que celle de l’Union européenne. Une situation incompatible, selon lui, avec la mission de son entreprise, qui est de garantir la confidentialité des communications.
Proton pourrait déménager vers l’Allemagne, où une meilleure protection des données est assurée. Des plans de relocalisation sont déjà prêts.
⚠️ Les enjeux
🔒 1. Protection de la vie privée
- Proton a été fondée pour garantir le respect de la vie privée, à l’abri de la surveillance étatique massive.
- Le contenu des emails reste chiffré, mais ce sont les métadonnées (adresse IP, localisation, destinataires) qui sont au cœur du débat.
📉 2. Risques pour l’écosystème tech suisse
- Une législation trop intrusive pourrait provoquer l’exode de sociétés tech de Suisse.
- Cela menacerait des initiatives comme la Trust Valley ou la Crypto Valley, qui ont fait de la Suisse un havre de neutralité numérique.
💼 3. Impact économique
- Imposer à de petites entreprises les mêmes obligations que les géants comme Swisscom est financièrement intenable.
- Proton rappelle que son modèle à but non lucratif réinvestit dans l’innovation locale.
🌍 4. Crise de confiance internationale
- La Suisse, jadis refuge des données, risquerait de perdre sa réputation de neutralité numérique.
- Cela arrive à un moment où la demande mondiale pour des services respectueux de la vie privée n’a jamais été aussi forte.
🗣️ Citation clé
« Jamais Proton ne se pliera à une ordonnance qui rendrait la législation helvétique plus intrusive que celle de l’Union européenne. »
— Andy Yen, fondateur de Proton
🧭 Perspectives
- Proton a déjà déplacé la majorité de ses serveurs en Allemagne et Norvège depuis 2021.
- La décision finale dépendra de la suite donnée à la consultation publique par le Conseil fédéral.
- Une réforme perçue comme allant trop loin pourrait inciter d’autres entreprises tech à suivre le même chemin.
🔗 Source originale : https://www.tdg.ch/surveillance-le-geant-des-mails-cryptes-proton-pret-a-quitter-geneve-947402188210